Sessions à Saint Cassien

Ce lac du sud de la France est connu par tous les carpistes européens. La pression de pêche est impressionnante. Il paraît que l'on a souvent la chance d'y pêcher de gros poissons, malheureusement, ce ne fut pas mon cas.

Je l’ai pêché à trois reprises sur des périodes d’une semaine avec mon ami Tony. Ce lac, je le connais depuis quelques années pour y avoir passé des vacances en famille.

Notre première session de pêche 

La première session, nous étions au mois d’avril. Nous n’étions pas préparés pour pêcher en lac. Aucune expérience de cette pêche et surtout aucun bateau. Nous avions apporté beaucoup d’appâts dont de la noix tigrée. Nous commençons au bras ouest. Les lignes sont lancées du bord après un sondage très approximatif. Nous sommes surpris par des profondeurs très importantes. Notre amorçage est envoyé n’importe comment. Autant dire qu’aucune touche ne viendra. Nous choisissons de changer de poste.

Notre première carpe : 

Le matériel embarqué dans la voiture, un tour du lac et nous voila arrêtés dans le bras nord. Plus de trois cent mètres de plage sur la berge, avec une toute petite anse en fin, un long herbier en bordure sur toute la longueur, l’eau est claire comme du cristal. Les montages sont déposés presque tous à vue, avec une poignée de graines le long de l’herbier. Sur mon poste, un pêcheur a laissé un repère à une quarantaine de mètres, quelle chance! C’est un haut fond de 8-9 m de profondeur. Une canne est lancée dessus eschée et amorcée de plusieurs petites bouillettes maison.

L’attente commence à peine, une tirée arrive sur cette canne alors que le détecteur n'est pas encore allumé. Quelle émotion, je ferre, je ressens une bonne pression au bout puis plus rien ! Je ramène un gros gardon piqué à l’hameçon, mais surtout attaqué par un brochet... dommage. Un matin, dans la petite baie, Tony aperçoit une belle carpe qui se nourrit en bordure. Il décide alors d’y mettre un montage au même endroit, soit dans un mètre d’eau. Cette canne est placée à plus de 100 m du biwy ! Sur mon petit haut fond, j’amorce toujours à la bouillette mais j’esche avec deux noix tigrées. Six jours et toujours aucun poisson. A seize heures je regarde mes cannes, la canne du haut fond se plie sans émettre de bip. Je ferre et après un court combat je sors ma première carpe : une jolie commune de 11 kilos ! Quelle joie ! 

Le lendemain matin, nous sommes réveillés par deux sympathiques pêcheurs de carnassiers, cause du réveil : notre canne en bordure démarre. Il est malheureusement trop tard, le poisson est accroché dans un obstacle. En début d’après midi, je décide d'aller chercher de la nourriture, ce fut une erreur, en mon absence la même canne que ce matin démarre. Personne n'étant à côté, ce fut la casse... je suis dépité. Cette session se terminera par un poisson pour trois départs avec l'absence de bateaux pour nous aider et le tout accompagné d'un violent vent froid, mais malgré cela, nous sommes heureux.

Un an après : deuxième session

Pour cette session en avril il faisait très chaud. Cette fois-ci, nous avons loué une barque sans moteur, ramer ne nous fait pas peur.

Et c'est parti pour le bras Sud, zone que nous n'allons pas quitter de la semaine. Nous avons fait deux postes, le choix de ces derniers est important car il y en a beaucoup. Grâce à des montages différents et des esches variées, nous pêchons en fin de semaine deux carpes ! Nous les avons prises avec deux noix tigrées, un amorçage de petite bouillettes maison et des cannes lancées du bord derrière une cassure. Malheureusement, elles ne faisaient que deux petits kilos, petite déception. 

Deux ans après : troisième session 

Nous espérons que cette dernière session au mois de novembre nous permettra de prendre de gros poissons. Equipés cette année d'un bateau à moteur chacun, nous nous postons au fond du bras Nord et au début du bras Sud. J'ai pêché une carpe dans chaque bras, mais malheureusement, le poids n’est pas encore au rendez-vous : 9 et 7 kilos. Ces deux poissons ont été pris sur deux noix tigrées avec moins d’une poignée de graines et entre 10 et 20m du bord.

Conclusion:

Après ces trois sessions, le bilan des prises n’est pas glorieux. Les carpes sont sur-éduquées. La pression de pêche est très importante surtout venant des étrangers, nous avons rencontré peu de français. Il est difficile de choisir le poste que l’on souhaite. On se poste là où il reste de la place. Sur un poste, les spots sont si nombreux que c’est un casse tête pour choisir l’emplacement des montages. Toutes mes prises ont été sur la noix tigrée, et toujours éschée par deux. Toutes les prises ont été de jour. Pour les appâts, nous avons progressivement diminué la quantité apportée. Nous avons réduit 20 kilos de graines et bouillettes à seulement 2 kilos de noix tigrées et un seau de billes. C’est suffisant.

J'aime pêcher à Saint Cassiens car c'est un retour dans l’histoire de la pêche à la carpe où de célèbres pêcheurs et anonymes ont réalisé de magnifiques sessions. On a tellement écrit sur ce lac mythique que le moindre départ vous inonde d'une joie immense!